Brésil Test avant l’élection présidentielle de 2010

 

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Brésil Test avant l’élection présidentielle de 2010
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Brésil – Municipales: Lula renforcé, sous réserve du 2e tour dans les grandes villes

RIO DE JANEIRO, lundi 6 octobre 2008 – Actualisé à 20h GMT – (LatinReporters.com) – Considérées
comme test national avant l’élection présidentielle de 2010,
les élections municipales du 5 octobre au Brésil ont favorisé
les candidats appuyés par le président de centre gauche Luiz
Inacio Lula da Silva, sous réserve du second tour dans les grandes
villes, le 26 octobre prochain.

 

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Surprise à Sao Paulo, principale mégapole du Brésil:
la candidate du Parti des Travailleurs du président socialiste Lula,
Marta Suplicy (à gauche sur la photo), est devancée au 1er
tour des élections municipales par le maire conservateur sortant,
Gilberto Kassab (à droite). Photo Fabio Rodrigues Pozzebom / ABr

 

 

 

Réélu à la présidence de la République
en 2006, Lula ne pourra pas, selon la Constitution, briguer un troisième mandat en
2010. Mais le poids politique de l’ancien ouvrier métallurgiste fondateur du Parti des
Travailleurs (PT), reflété par une popularité atteignant actuellement
80% dans les sondages, sera un atout important, voire décisif, pour le candidat ou la
candidate à la présidence qu’il adoubera.

Sauf à Brasilia, capitale fédérale régie par un
gouverneur, le vote obligatoire de plus de 128 millions d’électeurs
(sur 190 millions d’habitants) était sollicité dans l’ensemble du pays, pour un mandat de
quatre ans, par les candidats à la mairie et au conseil municipal de 5.563 municipalités.
Le second tour, prévu uniquement dans les 79 villes de plus de 200.000 habitants,
aura lieu le 26 octobre dans celles où aucun candidat n’a obtenu dimanche la majorité
absolue. Il en est ainsi dans 29 de ces villes, dont 11 capitales d’Etat.

Parmi les capitales des 26 Etats, 15 ont élu leur maire au premier
tour et 6 ont été remportées par le PT de Lula (Recife, Fortaleza, Vitoria,
Rio Branco, Palmas y Porto Velho). Six autres capitales
ont été conquises par des partis de la coalition gouvernementale,
notamment le Parti Mouvement Démocratique Brésilien (PMDB,
centre). Mais la principale force d’opposition, le Parti de la Social-Démocratie
Brésilienne (PSDB, centre droit) de l’ex-président Fernando
Enrique Cardoso (1994-2002) conserve une solide implantation.

Si les plus de 5.000 mairies attribuées dimanche au premier
tour renforcent globalement la mouvance du président Lula, les observateurs
ne décèlent toutefois pas une véritable « vague luliste ». En outre,
le résultat est encore incertain dans des mégapoles où
les majorités politiques peuvent avoir valeur de symbole et peser
au niveau national lors d’une élection présidentielle.

C’est le cas à Sao Paulo, Rio de Janeiro et Belo Horizonte.
Tributaires du second tour, elles sont, dans l’ordre, les trois principales
villes du Brésil.

Sao Paulo, capitale économique et financière de 11 millions d’habitants (près
de 20 millions avec sa région métropolitaine), a créé
la surprise. La favorite des sondages, Marta Suplicy, candidate du PT, le
parti de Lula, n’y est arrivée dimanche que 2e avec 32,5% des suffrages.
Elle est devancée par les 33,7% du candidat du Parti Démocrate
(DEM, droite libérale), le maire sortant Gilberto Kassab, qui lui
avait ravi la mairie en 2004.

Au second tour, Marty Suplicy jouera l’ambition présidentielle qu’on
lui prête. Quoique Lula ait déjà manifesté son
appui à la possible candidature à la charge suprême,
en 2010, de l’actuelle ministre de la Présidence et ex-guérillera Dilma
Rousseff, le professeur Ricardo Caldas, analyste de l’Institut de Sciences
politiques de l’Université de Brasilia, disait la semaine dernière
que Marta Suplicy « présenterait au PT son [éventuel] succès
aux municipales et sa capacité de rassembler des votes » pour revendiquer
sa désignation comme candidate officielle à l’élection
présidentielle.

A Rio de Janeiro, le parti centriste PMDB, principal allié de Lula au niveau
fédéral, n’a pas eu besoin d’un appui présidentiel direct pour
placer en tête au premier tour, avec 31% des voix, son candidat Eduardo
Paes. Rio aussi a offert une surprise: un autre ancien de la guérilla
contre la dictature militaire, Fernando Gabeira, s’est hissé avec
le Parti Vert à la 2e place, sur un score de 25,6%. Gabeira avait
participé en 1969 à l’enlèvement de l’ambassadeur américain
Charles Elbrick.

A Belo Horizonte, le candidat du Parti Socialiste Brésilien (PSB),
Marcio Lacerda, n’a qu’une avance inférieure à deux points,
43% contre 41,3%, sur le candidat du PMDB, Leonardo Quintao. Lacerda était
pourtant soutenu tant par le PT de Lula que par le PSDB, principal adversaire
de la majorité présidentielle au niveau fédéral.
Le duel Lacerda-Quintao du second tour mettra aux prises deux représentants
de partis membres de la coalition gouvernementale sur laquelle s’appuie le
président Lula.

Dans la complexité de la politique brésilienne, la fidélité
partisane est loin d’être impérative. Des forces amies ou alliées
à l’échelle nationale peuvent se transformer en rivales acharnées
au niveau des Etats et des municipalités ou vice-versa. Et les résultats
des élections municipales peuvent influencer la nature des alliances
que tissent les partis pour affronter l’élection présidentielle
et des gouverneurs d’Etat.

Le scrutin de dimanche s’est déroulé sous la surveillance de
l’armée, déployée dans 460 villes et dans les trente
principales favelas de Rio de Janeiro, bastions de trafiquants de drogue
et de paramilitaires. On déplore six morts lors de fusillades, trois
dans la banlieue nord de Rio et trois dans l’Etat du Maranhao (nord-est).


Réélu à 90 ans
Dans l’Etat méridional du Parana, un agriculteur d’origine japonaise
de 90 ans, Susumo Itimura, a conquis son 5e mandat de maire d’Urai, municipalité
de 10.800 habitants.

Militant du PSDB, ce doyen des maires brésiliens est né au
Japon le 15 mars 1918, un an avant l’émigration de ses parents au
Brésil. Susumo Itimura ne surprend pas seulement par son âge.
Son patrimoine déclaré -55,4 millions de reals (25 millions
de dollars)- surpasse en effet celui de nombreux candidats à la mairie
de grandes villes.

 

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