Brésil, des poursuites pour des crimes sous la dictature sont lancées pour la première fois

 

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Brésil, des poursuites pour des crimes sous la dictature sont lancées pour la première fois
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Des poursuites pénales contre des personnes qui ont commis des abus lors de la dictature sont lancées

Le gouvernement brésilien a commencé les premières poursuites pénales pour les crimes commis sous la période de la dictature entre 1964 et 1985. Cet annonce de mercredi dernier a fait plaisir aux familles des victimes mais a déclenché une série de mécontentement en particulier chez les militaires. Les militaires sont déjà contre la création récente d’une Commission de la vérité.

Premières poursuites pour des crimes sous la dictature au Brésil

Sécurité à Rio de Janeiro

Selon le ministre de la Justice, José Eduardo Cardozo, cette action ne touchera pas aux militaires et à leurs droits, « nous vivons dans un Etat de droit et les forces armées sont parfaitement ajustées à la réalité constitutionnelle », a-t-il affirmé.

Cependant, il y a actuellement 4 procureurs qui viennent de lancer une poursuite pénale, dans la ville de Maraba, dans l’Etat amazonien du Para, contre un militaire suspecté pour avoir commis de séquestration d’opposants sous la dictature. C’est une première fois qu’une telle procédure ait été déclenchée malgré qu’une loi d’amnistie est en vigueur depuis 1979. Une loi qui selon plusieurs sources protège les tortionnaires et demande une révision.

Le procureur Tiago Rabelo a déclaré que ces poursuites sont lancé contre le colonel de réserve Sebastiao Curio Rodrigues de Moura, alias « Dr. Luchini » pour avoir commis « l’enlèvement de cinq militants capturés durant la répression contre la guérilla de l’Araguaia dans les années 70 et toujours portés disparus à ce jour ».


Cecilia Coimbra
, une ex-détenue politique et la présidente actuelle de l’ONG Tortura nunca, a signalé qu’une telle action » est extrêmement importante pour nous car c’est la première poursuite pénale et parce que ces personnes vont devoir s’expliquer sur ce qu’elles ont fait, vont devoir sortir de l’ombre ». Quand à Jair Krishke, le le président de l’ONG justice et droits de l’homme, ceci représente  » une nouvelle occasion de rouvrir le débat sur la loi d’amnistie et de sensibiliser la Cour suprême ».

L’ONU se réjouit des poursuites

Au Brésil, des poursuites de ce genre n’ont jamais aboutit à des résultats suite à cette loi d’amnistie. En 2010, le Brésil a été condamné par la Cour interaméricaine des droits de l’homme  pour le non détermination des abus et des tortures ainsi que la disparition d’environ 70 membres de la guérilla d’Araguaia, malgré l’instauration de la loi d’amnistie depuis 1979.

Selon plusieurs experts notamment, Le président de l’Ordre des avocats du Brésil, Ophir Cavalcante, ces plaintes n’auront aucun effet que si la loi de 1979 sera révoquée. L’ONU a exprimé sa réjouissance que de tel procédures ont commencé à prendre effet au Brésil. En février dernier, un ensemble de militaires retraités ont lancé un ensemble de critiques acerbes envers le gouvernement et la ministre des Droits de l’homme, Maria do Rosario, à cause de ses déclarations en ce qui concerne l’avenir des militaires.

A noter que le Brésil reconnaît officiellement 400 morts et disparus pendant le régime militaire, contre 30.000 en Argentine et plus de 3.200 au Chili.

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