Brésil : la réduction de la majorité pénale sera-t-elle adoptée ?

 

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Brésil : la réduction de la majorité pénale sera-t-elle adoptée ?

Réduction de la majorité pénale au Brésil Soulevée il y a de cela une vingtaine d’années, le Brésil ressort de nouveau la question sur la réduction de la majorité pénale. Une mesure qui, selon certains, diminuerait le nombre d’agressions faites par les adolescents, mais que d’autres déclarent favoriser le contraire. La question est actuellement en plein examen, mais quel sera la décision retenue à la date du 30 juin ?

La réduction de la majorité pénale

Cette mesure consiste à réduire l’âge de la majorité légale de 18 à 16 ans. Ceci signifie que si un adolescent de 16 ans venait à commettre une agression grave, il serait jugé et puni en tant qu’adulte. Les personnes favorables à cette mesure sont d’avis qu’avec une telle loi, les adolescents penseraient plus à leurs actes et éviteraient à l’avenir de mettre leur avenir en jeu.

 

16 ans et citoyen à part entière

La constitution brésilienne permet au jeune de 16 ans de voter et de travailler comme tout autre citoyen, mais lorsqu’il s’agit de le juger pour une agression, on s’adresse au tribunal correctionnel pour enfants. La député de droite Laerte Bessa encourage donc fortement l’adoption de cette loi, car pour elle, il est inconcevable que les adolescents de 16 ans qui peuvent déjà voter ne soient pas capables de distinguer le bien du mal, un argument souvent adopter lorsqu’on juge un mineur.

 

Les agressions faites pas des adolescents augmentent en flèche

Si le sujet est aujourd’hui remis sur le tapis, c’est parce qu’au Brésil, les agressions commises par des mineurs augmentent en flèche. Parmi les agressions les plus médiatisées, on cite l’adolescent qui a tué un médecin au mois de mai dernier, tout cela, pour pouvoir voler son vélo. L’affaire s’est déroulée à Rio de Janeiro qui doit accueillir les jeux Olympiques de 2016.

On peut également évoquer, la brutale agression et viol qu’ont subi quatre jeunes filles par un groupe d’adolescents dans l’état de Piaui. Cela a entraîné la mort d’une des victimes.

Les agressions commises au Brésil par des adolescents ne s’arrêtent pas là et malheureusement, à cause de leur « âge mineur », ces ados s’en sortent souvent trop facilement avec, au pire, un internement qui ne dépasse pas trois ans pour des actes graves.

 

Des « Pour » et des « Contre »

Datafolha a récemment mené un sondage sur cette mesure en plein examen. Les résultats ont démontré que 87 % de la population totale du Brésil y était favorable avec 92 % à Sao Paulo. Même si la majorité des habitants y sont donc « Pour », le gouvernement très conservateur Brésilien ainsi que les défenseurs des droits de l’homme y sont « Contre ».

 

Le « BBB » y est favorable

Le « BBB » (Balle, Bible et Bœuf) est un groupe parlementaire qui compte 373 députés sur un total de 513. Ces députés, tous plus conservateur les uns que les autres et grands défenseurs de la police, de l’agrobusiness et des évangéliques donnent alors leur soutien à ce projet d’amendement à la Constitution. Et comme toujours, le BBB avec cet avis s’oppose au PT-Gauche, le gouvernement du Parti des Travailleurs qui est actuellement en place. Le PT-gauche prône pour l’assouplissement de la loi sur le port d’armes, moins de terres pour les Indiens et la défense de la famille « traditionnelle ».

 

Les propositions jusqu’ici adoptées

La décision finale sera votée à la Chambre des députés le 30 juin prochain. Le projet qui sera étudiée propose une réduction de la majorité pénale, mais seulement pour des délits précis à savoir le viol, les homicides, le vol suivi d’un meurtre, les lésions corporelles graves et le vol qualifié.

Il avance également des sanctions plus sévères que celles données aux enfants, mais moins sévères que celles données aux adultes. Le projet stipule alors que les adolescents devront purger leur peine dans des prisons spéciales, autres que les prisons pour adultes et les centres de redressements pour les moins de 16 ans. En somme, des établissements qu’il faudra encore bâtir.

 

Des solutions alternatives

Face à ce projet, l’église catholique, quelques ONG dont le Human Rights Watch et l’Amnesty International et Dilma Rousseff, proposent des solutions alternatives, mais lesquelles ?

Selon eux, emprisonner des jeunes n’est pas une solution vu la faible réinsertion qui règne actuellement au pays. Le ministre de la Justice lui-même, José Eduardo a qualifié les prisons brésiliennes de « médiévales » puisque ce sont de vraies écoles du crime. C’est pour cela que 70 % des prisonniers récidivent une fois libérés.

La réduction de la majorité pénale n’est donc pas la meilleure solution et risque même d’’mpirer les choses. Pour que ce projet ne soit pas adopté, les opposants ont déjà lancé une campagne sur les réseaux sociaux sous l’étiquette « #RéductionNestpasSolution ».

Finiront-ils par avoir gain de cause et surtout, quelles sont les solutions alternatives qu’ils proposent ?

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