Demi finale Brésil-Allemagne (1-7) : un coup difficile à encaisser pour le Brésil
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La presse ne mâche pas ses mots pour qualifier la manière dont le match entre le Brésil et l’Allemagne lors du demi de finale. Certains parlent de « massacre », d’autres parlent de la « plus grosse honte de l’histoire ». C’était le mardi 8 juillet, que les brésiliens ont dû encaisser les sept buts tirés par les joueurs de la Mannschaft au cours de la demi finale. Ce désastre aura non seulement un impact sur le moral des fans de la Séleçao, mais également des retombées du point de vue économique, selon Pierre Rondeau, un économiste diplômé en doctorat.
Encaisser sept buts lors d’un match aussi crucial, c’est se faire humilier, c’est briser un rêve, c’est le pire des cauchemars pour les joueurs mais aussi leurs supporters.
On n’aura jamais vu un tel évènement au cours d’un match de Mondial et toute la société brésilienne va en subir les conséquences.
Retour en 1950
Lors du Mondial de 1950, l’équipe brésilienne a déjà vécu la défaite lors de sa rencontre avec l’Uruguay (2-1) en finale. Cela avait causé un véritable marasme tant socialement qu’économiquement. Les centaines de millions de supporters ont été terriblement choqués, déçus et avaient perdu toute joie de vivre, au point d’installer inconsciemment dans tout le pays un véritable sentiment de malheur collectif.
Même aujourd’hui, du moins avant cette rencontre en demi de finale opposant la Séléçao aux allemands, le match contre l’Uruguay en 1950 a marqué toute l’histoire du football brésilien, ayant eu des conséquences durables.
Selon des économistes et des historiens du pays, cette défaite aurait empêché le Brésil de grimper la pente du point de vue économique, entraînant un retard dans sa croissance.
Les pronostics étaient pourtant largement en faveur du Brésil
Que va donc engendrer cette terrible défaite, finissant par un score de 7-1 ? A qui doit-on la faute ? Que faudra-t-il prévoir pour améliorer la performance brésilienne en matière de football ? Au-delà de tout cela, il serait nécessaire de se pencher sur les retombées économiques et sociales, au vu de ce qui s’est passé en 1950.
En premier lieu, mise à part la société brésilienne, il faut une réforme de tout un modèle. Même si Opta, Goldman Sachs ou encore Unicrédit avaient fait une estimation sur l’évolution économique du Brésil, jamais on aurait pu penser que l’écart serait aussi important. Les experts en statistiques, en probabilité ou en mathématiques étaient loin de s’attendre à ce fiasco, plaçant même le Brésil en tête pour ce Mondial 2014.
Tous avaient prévu, prédit que la Sélaçao serait titulaire de la coupe pour cette saison du Mondial. Il n’y a eu que l’indicateur des performances en matière de football qui était en faveur d’une éventuelle victoire des allemands, plaçant le Brésil en 5ème position.
Comme quoi, en football, rien n’est prévisible, tout peut arriver, ce qui suscite d’ailleurs la fascination pour ce sport. Goldman Sachs se sont trompés, à la fois en 2006 et en 2010, en ce qui concerne les pronostics, même s’ils disposent d’outils d’estimation issus des technologies les plus modernes.
Brésil : une confiance en soi qui a fait pencher la balance ?
Tous avaient pensé que le Brésil arriverait en tête, considérant la Séléçao comme favori du Mondial. Pourtant, tout a basculé et la défaite était attribuable à la fois au jeu et à la qualité des effectifs. D’autre part, on a aussi senti que l’équipe brésilienne avait trop confiance en elle-même et aurait peut-être par ailleurs senti trop de pression sur elle.
Tout un peuple, se chiffrant à 200 millions de personnes, se plaçait derrière cette équipe qui a déjà connu la victoire lors de la coupe des Confédérations de 2013. De plus, les joueurs ont fait une bonne préparation.
Même si on entendait quelques critiques quant à l’organisation et malgré les conflits sociaux auxquels le Brésil était confronté au cours de ces deux années précédant le Mondial, on constatait l’installation d’une certaine sérénité au début du mois de juin.
Le peuple va-t-il redescendre dans la rue après cette terrible défaite ? La révolte populaire va-t-elle éclater à nouveau ? Un déclin de la croissance économique se pressent-il ?
Continuer de lutter malgré la défaite
Plusieurs observateurs voient en cette défaite un élément déclencheur de la mobilisation générale du peuple.
Le Mondial constituait une sorte « d’opium du peuple », aveuglant totalement les brésiliens. Désormais, ils ont toute la liberté qu’il faut pour reprendre la lutte.
Si l’on veut rester optimiste, on pourrait imaginer que cela aurait des effets positifs : l’élimination du Brésil va entraîner le réveil du peuple, provoquant des manifestations, ce qui pourrait inciter le gouvernement à agir pour instaurer des réformes dans ce pays.
Quels impacts économiques ?
L’inconscient de tout le peuple brésilien pourrait être réveillé par cette grande défaite. Mais l’effet pourrait être tout à fait inverse : les relations sociales pourraient se crisper, une situation à laquelle on a déjà assisté en 1950.
Pour les brésiliens, le football est une véritable religion et toute la presse était orientée vers le jeu de cette équipe. Cependant, cette défaite pourrait entraîner une dépression collective ou une croissance de la défiance du peuple. Francis Fukuyama, économiste à la fois philosophe, pense que cela pourrait engendrer l’installation d’un écroulement de la confiance qui aurait des effets négatifs sur le développement économique. Selon lui, le degré de confiance sociale est lié aux performances de l’économie. Si la confiance n’est pas instaurée, l’économie pourrait en pâtir, car il se pourrait que les échanges monétaires soient réduits.
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