Brésil: « Lula » investi pour un deuxième mandat
Actualité politique | Brasilia | Emploi Brésil | Lula
Brésil: "Lula" investi pour un deuxième mandat
BRASILIA – Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a été
investi lundi pour un second mandat qu'il entend consacrer à l'emploi
pour les couches pauvres de la population et à la relance d'une
économie plombée par des taux d'intérêts élevés et une croissance
timide. Il a promis qu'il continuerait à agir pour les couches
"populaires" sans tomber dans le populisme.
Réélu au second tour le 29 octobre dernier, "Lula" a prêté serment au Congrès, à Brasilia, après s'être rendu à la cérémonie en Rolls-Royce, comme le veut l'usage. Mais il a insisté sur le fait qu'il n'avait pas oublié ses racines, celles du fils d'un agriculteur pauvre du nord-est du Brésil.
"Un de mes plus grands engagements, c'est de ne jamais oublier d'où je viens", a-t-il déclaré devant les parlementaires.
Dans son discours d'investiture, "Lula" a observé que certains travailleurs du Brésil -un pays qui compte 187 millions d'habitants- n'avaient pas suffisamment de ressources et qu'il était difficile pour eux d'améliorer leur quotidien.
Mais il a tiré un bilan positif de son premier mandat, affirmant notamment que le Brésil a progressé "dans la distribution de la richesse, l'accès à l'éducation, la santé et le logement". "Nous avons fait beaucoup dans ces domaines, mais nous devons faire beaucoup plus", a-t-il toutefois ajouté.
Il s'est attribué la création de sept millions d'emplois pendant les quatre ans de son premier mandat, un chiffre toutefois inférieur aux dix millions d'emplois qu'il jugeait nécessaire de créer quand il a mené sa première campagne électorale en 2002.
"Lula" s'est engagé à accélérer la croissance économique du Brésil, plus faible que celle d'autres pays d'Amérique du Sud, sans toutefois sacrifier les programmes sociaux qui ont permis de sortir des millions de Brésiliens de la misère.
"Nous retirerons les obstacles pour que le Brésil puisse se développer de manière accélérée", a-t-il déclaré, ajoutant qu'il dévoilerait prochainement ses projets pour parvenir à une croissance de 5% du Produit intérieur brut (PIB). Une prévision que les économistes jugent élevée au regard des années précédentes (2,3% en 2005; 2,8% en 2006 et une prévision à 3,4% pour 2007).
Après quatre premières années au pouvoir consacrées à la stabilisation de l'économie et à l'augmentation des dépenses sociales à destination des Brésiliens vivant dans la misère, l'ancien ouvrier métallurgiste devenu président a promis d'améliorer l'accès à l'éducation, de réformer la fiscalité et de renforcer les infrastructures pour permettre aux entreprises du pays d'embaucher.
Il a également assuré qu'il conduirait une politique d'orthodoxie monétaire, excluant toute mesure populiste qui pourrait effrayer les investisseurs. "Notre administration n'a jamais été et n'est pas populiste", a-t-il souligné. "Cette administration a agi et agit pour les couches populaires".
Après son discours devant le Congrès, "Lula" a remercié ses partisans et la nation devant une foule d'environ 10.000 personnes rassemblées à l'extérieur du palais présidentiel.
Il a indiqué qu'il lutterait contre la violence qui touche les villes brésiliennes, qualifiant au passage de "terrorisme" les agissements des gangs dont les attaques contre des postes de police et des bus à Rio de Janeiro ont fait 19 morts la semaine dernière.
Category: Actualité politique